Certes, à Mayotte, il y a certaines choses qu’on ne peut pas faire. Un week-end de ski, de la spéléo, prendre une douche quand on en a envie, manger des yaourts au soja. Certes

Mais il y a aussi des expériences marquantes que l’on vit parce qu’on est ici.

Ce fut le cas ce matin où notre voisin m’a fait découvrir son métier. Il est pilote du port. Lorsque les navires ont traversé les océans aux ordres du commandant, ils ralentissent au large avant l’entrée dans un port pour que la manœuvre d’approche et d’accostage soit dirigée par le pilote du port. Ce dernier connait parfaitement le profil du fond marin, la spécificité des courants, du vent, la vitesse et le cap à tenir pour arriver au bon endroit et se poser comme une fleur contre le quai.

Nous avons donc embarqué à 5h30 à bord de la pilotine, « petit » navire qui nous a emmené au lard, à 30 minutes de navigation pour que nous puissions monter à bord du navire porte-conteneur. La montée à bord est un peu « rock n’ roll » car la pilotine se plaque contre la coque du navire, au niveau d’une échelle de corde que nous empruntons pour arriver sur le bateau, 5 mètres + haut, tout en avançant en pleine mer, aux premières lueurs du jour. Impressionnant.

Direction ensuite la cabine de pilotage où le pilote du port donne les consignes de vitesse, d’azimut, les ordres au remorqueur qui accentue les mouvements.

En 1 heure de temps, le navire est amarré au port et les dockers peuvent commencer leur travail.

Avant de redescendre, l’ingénieur-moteur me fait visiter la salle des machines, qui s’étend sur 3 étages.

Et plutôt que de rentrerà pied en faisant le tour de la darse, le patron du remorqueur nous attend et nous fait traverser sur son puissant navire.

Une expérience mémorable. Ce café du lundi matin restera gravé dans ma mémoire !

Ici, ce n'est pas un vain mot. Quand les personnels du centre de traitement des alertes invitent tous leurs collègues pour partager un repas à la mahoraise, c'est une expérience magnifique !

A l'heure où les plateaux télé regorgent d'omniscients qui n'ont jamais mis les pieds à Mayotte, nous vivons ici une situation extrêmement tendue. Les défenseurs des droits qui commencent à s'affoler en métrople auraient pu se réveiller plus tôt, pour écouter et soutenir les mahorais pour qui les droits fondamentaux de liberté de mouvement, de propriété foncière et, plus simplement, de vivre sont bafoués depuis des années. Nous le savions avant de venir. Nous commençons à le vivre (la peur de sortir le soir, les attaques en intervention, les barrages enflammés, les collègues qui nous racontent leur quotidien avec leurs champs occupés illégalement par des clandestins qui y ont erigé des bangas dans lesquelles se trouvent de la "vermine" -c'est le terme employé ici- qui attaque les bus scolaire et frappe les citoyens à la machette pour récupérer un téléphone)

Pour commencer à comprendre: https://www.youtube.com/watch?v=omKhYSfa0kI

Nous n'avons pas envie de montrer sur ce blog des photos des blindés de la gendarmerie sur les routes, des forces de l'ordre qui se font attaquer au cocktail molotov, des maisons ou des voitures qui brûlent. Les médias s'en occupent.

Nous préférons montrer l'élan populaire. La population commence à se soulever, pour soutenir l'opération d'intensification de sécurisation.

Dans l'hémisphère Sud, de novembre à avril, c'est l'été. A Mayotte, en été, il fait chaud (l'hiver aussi me direz-vous !), humide.
et c'est aussi la saison de pluie. Et quand il pleut à Mayotte, il pleut !!

Et heureusement, car les pluies de l'été remplissent les réserves phréatiques et collinaires qui vont nous hydrater tout le reste de l'année.

Et aujourd'hui, par exemple, il pleut .... vraiment ! Ca nous arrange pour éviter d'avoir soif dans 6 mois, mais ça nous dérange car nous avions prévu une sortie lagon, qui a évidemment été annulée...

Voici de quoi se rendre compte, un peu....

Depuis une semaine, Camille est venue nous rejoindre pour passer presqu'un mois sur l'île, dans le cadre d'un stage universitaire qu'elle suit dans une école primaire de Kawéni - Mamoudzou.

Le week-end, nous jouons donc les touristes, pour découvrir notre île sous un autre jour, ou un autre crépuscule.

Voici quelques clichés de nos étapes, dans le Nord, à Hamjago et l'ilot Choizyl, et sur Petite Terre, à la plage Moya.

Depuis quelques jours, une tempête tropicale sévit dans l'Océan Indien et a frappé l'île voisine de Madagascar. Mayotte est situé au Nord, à plusieurs centaines de kilomètres mais vue l'ampleur de la dépression atmosphérique, des vents violents sont venus nous toucher. Quelques clichés des conséquences des rafales de vents consécutives à CHENESO. En forme d'initiation pour le jour, craint par tous, où une tempête -ou pire, un cyclone, touchera notre île.

37° en journée, 80% d'humidité, ici, c'est la canicule, alors comme ressentir que nous sommes en période de Noël? Très honnêtement, c'est assez difficile de se programmer "achats de cadeaux, sapin et festivités". Eh bien, ce sentiment s'est partiellement effacé ce samedi lorsque nous sommes allés au marché de Noël de Mamoudzou. Car, sur cette terre de culture musulmane, la tolérance et l'ouverture aux autres, sans jugement, n'est pas un concept mais une réalité. Sapin (gonflable), maison du Père Noel, marché des artisants, stands alimentaires, jeux pour les enfants et concert de musique, tout y était. 

Grand plaisir pour nous de profiter de ce moment, sous un soleil de plomb mais dans une ambiance tellement particulière de Noël mahorais !

... ici, on se partage d'autres traditions culinaire... Y p'u qu'à apprendre à le cuisiner !!

C’est l’appellation qui est donnée à Mayotte depuis des décennies, des siècles. Parce que la culture d’ylang ylang, fleur odorante et parfumée, y était développée et représentait une source de revenus pour les mahorais.

De nombreuses exploitations n’ont pas survécu à la concurrence mais un couple mzungu-mahorais a repris l’exploitation familiale pour faire découvrir cette culture et la distillation de l’ylang ylang, dont l’huile essentielle peut parfumer tous les produits d’hygiène.

Aujourd’hui fut donc une journée en pleine nature avec cueillette de l’ylang ylang, dégustation de coco (eau de coco et chair), repas tradition avec papaye -salée et sucrée, Jacques – fruit que nous avons découvert aujourd’hui, puis atelier de tressage de feuille de coco pour faire des paniers.

Chacun l’aura remarqué, nous étions accompagnés de Marie et Perrine venues découvrir pendant une semaine notre petit caillou sous les tropiques.